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Il restait une dizaine de personne à embarquer. Le vol n’était pas plein. Ted et la passagère  se mirent dans la file.

- On a de la chance, c’était chaud dit Ted. Il ne savait pas comment l’appeler.. 

- . Je peux vous poser une question indiscrète ?

- Oui, répondit Ted un peu étonné

- Vous avez la tête d’un type qui a fait la noce toute la nuit.

- Ce n’est pas exactement le noce. Ce serait un peu long à vous expliquer.

Nous aurons le temps dans l’avion. Nous avons quatre heures à perdre et nous sommes assis à côté l’un de l’autre ! Et puis ça me changera les idées. J’ai le moral en vadrouille.

- Pourquoi ?

- La journée d’hier a été pénible, répondit Mélissa les yeux pleins de larmes.

- Désolé ! Je ne voulais pas vous ennuyer. Cela ne me regarde pas. On se connaît si peu !

- On ne se connaissait pas hier mais aujourd'hui est un autre jour.

Ted se sentit doucement porté par les événements comme un sentiment très agréable, ambiguë. Il lui répondit par un sourire. Mélissa le lui rendit. 

- Vous avez une blessure au visage. dit-elle en approchant sa main 

- Ce n’est rien.

- Donc, si j’ai bien compris, vous étiez complètement saoul hier soir et en sortant du bar  vous avez voulu embrasser un réverbère sans lui demander son avis.

- C’est vrai, on ne peut pas plaire à tout le monde, même à l’éclairage public !

Répliqua Ted en s’amusant de la tournure que prenait la conversation. Du même coup l’atmosphère se détendit, suivit un long silence presque gênant. Ted chercha à combler la conversation, dire n’importe quoi.

- Euh ! Il va falloir que j’appelle ma femme.

- C’est trop tôt. Vous allez la réveiller. Il n’est même pas cinq heures du matin là-bas.

- Ah, oui, c’est vrai ? La blessure ! Il faut que je vous raconte la nuit que j’ai passée.

- N’omettez aucun détail, aussi croustillant soit-il.

- Vous allez être déçue. Hier soir, en quittant la boite, je me suis retrouvé coincé dans un escalier de service désaffecté. J’étais enfermé sans comprendre comment ça à pu m’arriver. J’ai bien essayé d’en sortir mais toutes les portes étaient verrouillées. Je suis descendu puis il m’a fallut remonter les cent quinze étages de la tour. J’étais épuisé et je me suis endormi assis sur une marche.  

- Je comprends mieux votre mine de papier mâché !

- C’est un vigile qui m’a réveillé. Il m’a pris pour un voleur ou je ne sais quoi. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait et puis il m’a frappé, comme ça pour rien. ! Mais pourquoi je vous raconte ça. Cela n’a aucun  intérêt.

- C’est vous qui le dites. Et bien sûr vous lui avez répondu en lui flanquant votre poing dans la figure.

Non  ! Non. Il me braquait avec un flingue.

En racontant ses mésaventures, Ted se sentit enveloppé par le charme de cette femme. Face à cela il ne pouvait pas lutter quand un appel retentit dans l’aérogare en signalant la fin de l’embarquement du vol UA93.

En entrant dans l’avion, Ted effleura la main de Melissa qui ne fit rien pour éviter le contact. Le steward les invita à choisir leurs places.

-         On se met devant, on descendra plus vite dit Melissa

-         Non, non, C’est trop dangereux en cas de crash. Je préfère être dans la queue, pas vous ?

-         Mais c’est idiot. Que risquez-vous ? Je ne connais même pas votre nom

-         Chenail, Ted Chemail, d’origine française

-         Et vous parlez français lui demanda Melissa en très bon français ?

-         Couci-couça. Répondit Ted avec un accent yankee. J’en ai fait quatre ans au collège.

-         Et vous avez tout oublié. Êtes-vous déjà aller en France ? Là deux places près de la porte. On pourra étendre nos jambes. Venez dit Melissa en le prenant par la main.

 

Le vol UA93 s’écrasa en Pennsylvanie à 10h03, tuant 44 personnes et les membres d’équipage après que certains passagers se sont battus avec les pirates de l’air. Ted ne comprit pas la revendication de ces hommes armés seulement de cutter et de petits de scout. Les pirates les avaient cantonnés au fond de l’appareil. Ted protégea Mélissa jusqu’au dernier instant. Une effroyable explosion désintégra l’appareil en plein vol. 

 

América était arrivée vers sept heures du matin prendre son service. Sa surprise fût grande quand le responsable de la société de netoyage lui remit la lettre de son licenciement. Le revoie était immédiat pour motif d’insatisfaction et de bavardage au travail. Humiliée et vexée, América rentra chez elle par le train de huit heures, furieuse d’avoir perdu son job et très contrariée par la poisse qui ne la quittait pas depuis son arrivée au New Jersey. A neuf heures quarante cinq, le premier avion de ligne percuta la tour nord entre le quatre-vingt-dixième et le centième étage. Ce matin là Charles Burger était arrivé de très bonne heure. Une heure trente après, Charles sortait du WTC contusionné et très choqué. Actuellement il souffre de bronchite chronique et de cauchemars récurrents qui le réveillent chaque nuit. Chris a accouché prématurément d’un petit garçon qui se porte bien aujourd’hui.  

FIN

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